Argumentaire

L’eau et le feu dans les représentations du pouvoir politique dans l’Europe moderne

Colloque international organisé par Dénes HARAI et Gaëlle LAFAGE

23-24 mars 2017, Paris, France

 

À l’occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV, le Roi-Soleil a été évoqué en tant que « roi de feu ». Grandes et musicales, les « eaux » du château de Versailles constituaient et continuent à constituer le cadre des festivités et des spectacles, conformément à l’intention originale des concepteurs des lieux et aux pratiques d’exploitation du domaine. Les recherches de ces dernières années ont montré que l’eau et le feu – éléments étudiés le plus souvent séparément dans le domaine des représentations – ont été souvent associés pour manifester l’ambition d’omnipotence du pouvoir politique.

L’originalité de ce colloque est d’explorer les modalités de cette association dans les représentations (écriture, peinture, sculpture, architecture, médailles, etc.) générées par le pouvoir politique (papal, épiscopal, royal, princier, nobiliaire, urbain) dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècles). L’articulation de l’eau et du feu sera abordée par chaque intervenant soit dans une œuvre, soit dans un ensemble d’œuvres, de nature différente le cas échéant.

L’objectif du colloque étant d’introduire de l’interdisciplinarité dans l’analyse des représentations politiques, historiens, historiens de l’art et des spectacles ainsi que spécialistes de la littérature seront réunis autour de trois axes pour réfléchir ensemble sur les questions suivantes :

  1. Contextes et environnements : Dans quels contextes ces représentations associant l’eau et le feu furent-elles commandées et élaborées ? Peut-on les lier à des événements particuliers : guerres, construction d’un pouvoir étatique fort, catastrophes (inondations ou incendies) ? L’articulation des deux éléments était-elle plus fréquente dans les monarchies que dans les républiques ? Était-elle le propre d’un mode de pensée héroïque de l’ère baroque ou était-elle aussi un phénomène de la Renaissance et des Lumières ? Dans quels types de lieux associait-on ces deux éléments (fermés et/ou ouverts, fixes et durables ou mobiles et éphémères) ?
  2. Oppositions et complémentarités : Dans quelle mesure l’eau était-elle le faire-valoir du feu, et vice versa, dans les représentations du pouvoir ? Peut-on discerner un quelconque triomphe systématique de l’un de ces deux éléments sur l’autre ? Est-ce qu’il y avait des contextes, des environnements et des procédés particulièrement favorables à la mise en scène des oppositions et des complémentarités ? La place des fontaines de feu et des feux d’eau est, de ce point vue, emblématique et constitue une piste de recherche importante qui ne doit pas en exclure d’autres.
  3. Perceptions et réceptions : Comment l’articulation de l’eau et du feu était-elle perçue par les contemporains (à travers les livres, les journaux, les mémoires et les correspondances) ? Comment le pouvoir jugeait-il ces représentations dont il était le commanditaire ou le simple bénéficiaire ? Quels regards la postérité a-t-elle portés sur ces représentations du pouvoir politique utilisant l’eau et le feu ?

Au terme du colloque, il sera possible d’avoir une idée englobante des sources et références utilisées à l’époque moderne afin de représenter le pouvoir politique à travers l’association de l’eau et du feu. Cette vue globale sera à l’échelle européenne grâce à l’analyse comparée des études de cas présentées par les intervenants. Le colloque permettra de passer en revue et de mettre en valeur les méthodologies utilisés par des universitaires de disciplines variées (histoire, histoire de l’art, littérature) dans l’étude d’un sujet interdisciplinaire qui n’a pas encore été exploré en tant que tel justement à cause de la complexité de sa nature interdisciplinaire.

Programme du colloque à télécharger

 

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